L’histoire d’un vêtement de pêcheur

Kabig. L’histoire d’un vêtement de pêcheur devenu à la mode

Dans le cadre de son « Petit festival d’hiver », le Port-Musée de Douarnenez ouvre ses portes pendant toutes les vacances de Noël. L’occasion de découvrir une exposition temporaire qui a tout d’une grande sur le « Kabig : le destin d’un habit de grève ».

Au cœur de cette ouverture hivernale, l’exposition temporaire sur le kabig amène une réflexion autour d’une question : comment le kabig, un manteau porté par les goémoniers du pays Pagan (Finistère-Nord) au XIX e siècle, est-il devenu ce vêtement identitaire, représentatif d’une Bretagne,
qui relève la tête dans les années 1970?

D’abord vêtement maritime

Le parcours de l’exposition s’ouvre sur des exemplaires de ce vêtement à capuche et à poche ventrale des goémoniers. Un habit qui se distingue déjà de ceux portés simultanément et depuis des générations par les pêcheurs bretons pour se protéger des intempéries. Un vêtement de travail qui n’a encore rien du design contemporain qu’il arborera plus tard. Contre toute attente, à partir des années 1950, il a plu à toute une génération comme vêtement breton. Il est ainsi devenu vêtement identitaire.

Ensuite vêtement urbain

Au gré de la visite au travers des vêtements, des photographies, des films d’archives et des témoignages sonores, le kabig se révèle une des rares tenues d’origine maritime à avoir été adoptée bien au-delà de son territoire d’origine. Le kabig montera jusqu’à Paris, dans les années 1970. La maison Le Minor à Pont-l’Abbé, spécialisée dans les broderies, va même préparer un catalogue de kabigs illustré de photographies de mode. Comme toute mode, elle passe, celle du kabig décline dans les années 1980. Une visite à ne pas manquer. Ouverture tous les jours pendant les vacances de Noël de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h sauf les 24, 25 et 30 décembre et le 1 e r janvier. Programme sur www.port-musee.org.

Sophie Desplancques, le Télégramme.