Redon et la fête des châtaignes

C'est la Bogue qui rit et la Teillouse qui pleure

Comme tous les lundis suivant la Bogue, les bénévoles du Groupement culturel breton des Pays de Vilainese sont réunis sous un des chapiteaux de la fête pour manger ensemble. Eux sont contents des festivités, contrairement aux commerçants du centre-ville.

Bilan du week-end ? La foire Teillouse a été marron de la Bogue. Les commerçants du centre-villes'en prennent à la nouvelle organisation. De fait, il semble bien qu'elle doit être repensée.

Au lendemain des festivités, c'est une évidence : si la Bogue et ses concours de chants et de musique fonctionnent tout seuls, on ne peut pas en dire autant de la foire Teillouse, installée au parc Anger.

Du coup, en centre-ville, les commerçants ne décolèrent pas. Ils ont très mal vécu la dissociation des deux événements. « Les visiteurs n'ont rien compris, peste Rémy, patron du bar tabac La Renaissance. Ils se sont dit : c'est quoi cette fête ? Il faut prendre sa voiture d'un lieu à l'autre, bouger partout ! » Résultat, pour lui, comme beaucoup d'autres, un chiffre d'affaire en baisse « de 30 à 40 % par rapport à l'an dernier ».

Catherine, patronne du Market Bar, rue des États, pointe, elle, de gros défauts d'organisation : « Dimanche, les rues Joseph-Desmars devant le tribunal, Richelieu devant la mairie et Saint-Sauveur étaient bloquées à la circulation, alors qu'il ne se passait rien en ville. Les gens ne pouvaient pas se garer et nous, on était inexistant. » Même déception pour les forains... mais pour d'autres raisons. Eux aussi avouent « un dimanche catastrophique », mais en imputent la responsabilité à la pluie.

« Les gens étaient perdus »

A la Maison du tourisme, on assure pourtant que la fréquentation était similaire à l'an passé. En revanche, « les gens étaient perdus, constate Kristine Allard. Les habitués, notamment, se sont pointés au théâtre et à l'abbaye Saint-Sauveur où ils ont trouvé porte close. »

Au fond, il n'y a que la Bogue, installée à la Croix-des-Marins et autour du Ciné Manivel, à avoir tiré son épingle du jeu. « Vendredi, on avait moitié moins de spectateurs. Mais samedi et dimanche, c'était équivalent », estime Alain Le Nay, alias Calixe, coordinateur des concours de la Bogue d'or au sein du Groupement culturel breton. Un peu plus de 150 personnes ont été refoulées lors des finales de la Bogue d'or sous le chapiteau de cirque de la Fédé : « Cette absence d'un lieu susceptible d'accueillir 1 000 spectateurs est un vrai problème. On doit trouver une solution. »

« Il est tempsde tout repenser »

A la mairie, Françoise Albert, l'ajointe chargée de suivre l'organisation de la Teillouse, rappelle que « l'organisation n'était pas évidente en raison des travaux du théâtre. Nous allons nous concerter avec toutes les associations organisatrices et on fera mieux l'année prochaine. »

En attendant, du côté des Redonnais, chacun y va de sa solution. Il y a ceux qui préconisent « d'utiliser l'ancienne usine Garnier ». Ceux qui souhaiteraient inverser l'organisation : « La Bogue au parc Anger et la fête foraine à la Croix-des-Marins. » Ceux qui veulent « tout remettre comme avant à l'abbaye Saint-Sauveur et autour de l'amphithéâtre urbain ».

Et ceux, comme Calixe et Hervé Ménager, le président du Comité du marron, qui proposent d'établir une continuité entre le parc Anger et la Croix-des-Marins en installant des camelots tout du long. « On a répété, sans jamais le remettre en question, ce qui avait été institué dans les années 80, analyse Hervé Ménager. Il est peut-être temps de tout repenser. » Denis, bénévole du Groupement, opine du chef : « Il faut que la Bogue et la Teillouse soient une seule et même chose. »

Yann-Armel HUET.

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