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correspondant de presse photos et videos

Articles de presse écrits par Rémy Peignard, photos diverses de paysages de Bretagne et d'ailleurs, vidéos, sélection d'articles parus dans des journaux et magazines. Revue de presse.remy.peignard@orange.fr

Redon: Avec Lever le Rideau, ils remontent en scène

Une partie de l'équipe des ateliers d'insertion de Lever le Rideau, encadrants ou salariés, devant un boutdu décor du prochain Calendrier de l'Avent. Le nouveau Calendrier de l'Avent, un spectacle en onze épisodes pendant les fêtes de Noël,débarque le 6 décembre. En coulisses, les ateliers d'insertion Lever le Rideau. Visite.
Dans l'atelier de couture, on coud. Dans celui de décoration, on cloue. Partout des pots de peinture, chutes de bois ou de tissus font plier des étagères de fortune. Lever le Rideau, la petite structure d'insertion montée par la Fédé en 2000, spécialisée dans les métiers de l'artisanat et du spectacle, est une entreprise comme une autre. Si ce n'est que ses 21 salariés (en grande majorité des femmes) sont tous des « gueules cassées » du travail.

 

Licenciements économiques ; longues périodes de chômage ou de maladie ; travailleurs handicapés laissés sur le bord du chemin... tous ont décroché à un moment ou un autre. Les uns vous content pudiquement des « galères de plusieurs années », des itinéraires zigzaguant de petits boulots en petits boulots, « jusqu'à la quarantaine passée, où plus personne ne veut de vous » ; les autres vous décrivent la solitude, le repli sur soi, « jusqu'à ne plus oser sortir de la maison », ou haussent les épaules en expliquant simplement que « ça n'a pas avancé comme il fallait, voilà tout ».

Rigueur et décontraction

Lever le Rideau leur sert de tremplin « pour rompre l'isolement ». Les rabiboche avec eux-mêmes, avec la vie, le travail. Met en avant leurs talents. Leur redonne confiance. « Il y a des salariés qui ont un vrai intérêt pour le spectacle », souligne Benjamin Desmares, un des trois encadrants techniques. D'autres qui se prennent au jeu avec le temps, ou profitent juste de leur passage pour se refaire une santé.

Dans les ateliers, l'ambiance est un mélange « de grande décontraction et de grande rigueur ». Il y a du boulot. « Et même un carnet de commande débordant » : des décors et costumes à fournir à de nombreux prestataires (associations, compagnies de théâtre, mairies, particuliers...) aux quatre coins du Pays.

L'association conçoit aussi bon nombre de panneaux d'information qu'on voit fleurir sur le bord des sentiers et possède une boutique de location de costumes dans le quartier du port.

Simple CAP ou bac + 5

« Là où nous nous distinguons, c'est que les salariés peuvent prendre des heures sur leurs temps de travail pour régler leurs problèmes, insiste Cécile Ségalou, en charge de la communication. Nous pouvons aussi les accompagner dans leurs démarches de recherche d'un logement. »

Tous les bénéficiaires de Lever le rideau sont employés en contrat aidé. Ils signent pour six mois renouvelables, « restent en moyenne un an, un an et demi, calcule Benjamin. Ils sont soudeurs, peintres, couturières, électriciens, décorateurs, titulaires d'un simple CAP ou d'un bac + 5. Nous essayons d'équilibrer les compétences. Avoir un super-menuisier avec le dos cassé nous permet d'embaucher un débutant qui pourra l'assister et apprendre auprès de lui. La clef, c'est l'échange. » Si vous n'avez pas le savoir, vous avez la santé. Et réciproquement. 

« Ah, si toutes les boîtes pouvaient fonctionner sur ce principe du chantier d'insertion, ce serait le bonheur », sourit une salariée. C'est cela. Derrière le rideau, du bonheur retrouvé.

 

Yann-Armel HUET.

 

 

Pratique. Lever le Rideau, 5, rue Jacques-Prado à Redon. Renseignements au 02 99 72 32 80 ou sur www.lefede.fr et www.boutique-costume.fr

Ouest-France
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