Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
correspondant de presse photos et videos

Articles de presse écrits par Rémy Peignard, photos diverses de paysages de Bretagne et d'ailleurs, vidéos, sélection d'articles parus dans des journaux et magazines. Revue de presse.remy.peignard@orange.fr

Redon le magasin en coopérative

Le Chant de l'Alouette se la joue coopérative
De gauche à droite : Valérie Euzenat, Bruno Grandcire et Hervé Belliot. Même si Hervé est le gérant du Chant de l'Alouette, chacun a son mot à dire dans la gestion de cette coopérative musicale.



Un magasin de musique organisé en coopérative de salariés. C'est la direction que vient de prendrele Chant de l'Alouette. Unique en France, d'après son gérant, Hervé Belliot.

Des guitares jusqu'au plafond, des partitions à droite à gauche et même des bacs de disques. Le Chant de l'Alouette, magasin de musique trentenaire, n'a rien de très original. Sauf que c'est une Scop (1). Un scoop ? Pas loin. Un cas unique en France selon son gérant, Hervé Belliot : « Des Scop, il y en a un paquet dans les travaux publics, l'alimentation bio mais dans la musique... J'ai cherché sur Internet. Nous devons être les premiers. »

 

Cette organisation, Hervé l'a découverte lorsqu'il a travaillé dans des Biocoop. Et ça lui a plu : « Chacun a le même salaire, le même taux horaire, la même participation, le même bénéfice. Du coup, on se sent vraiment responsabilisé. »

« Pas de rapport hiérarchique »

Alors, quand le fondateur du Chant de l'Alouette, Jakez Le Souef, a voulu passer la main, Hervé s'est lancé. Le 1er août, il crée Rock'n'scop avec Valérie Euzenat et Bruno Grandcire. « On travaillait déjà tous les trois au magasin. Mais, moi, être patron, ça ne me disait rien. Gérant, ça me suffit. »

L'idée fait l'unanimité. Un bon début. Ce qui change ? « Il n'y a pas de rapport hiérarchique. Du coup, la discussion est plus simple. Nous avons tous investi 400 € dans la boîte, précise Bruno Grandcire. Attention, nous sommes sociétaires, pas actionnaires. »

Chacun touche le même salaire : 1 500 €. « Même si nous ne dégageons pas de profit, l'important, c'est de maintenir la même rémunération. Nous ne ferons pas fortune en vendant des instruments ».

Des choix de concert

Tous les choix se font donc de concert. Même s'ils ne se réunissent pas tous les jours, les trois associés se concertent sur l'aménagement du magasin, les horaires d'ouvertures, les choix dans les achats. Mais on ne risque pas la cacophonie ? « Le gérant a le dernier mot. Mais il n'est élu que pour un an. Ça peut toujours tourner », remarque Hervé.

Leur décision n'a en tout cas pas changé le quotidien du magasin. Et le chiffre d'affaires ne s'est pas subitement effondré. « Nos fournisseurs ne sont pas inquiets. Et puis, la Scop, ils ne savent pas ce que c'est », note Bruno.

Bref, il n'y a que pour Valérie, Bruno et Hervé que cette Scop change la vie : « C'est la meilleure chose pour s'investir et y trouver un intérêt », assure Hervé. Et même sans patron, pas de risque de se la couler douce. « J'ai jamais autant bossé », lâche Bruno. Avec le sourire.

Philippe MATHÉ.

(1) Société coopérative ouvrière de production.

Ouest-France
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article