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correspondant de presse photos et videos

Articles de presse écrits par Rémy Peignard, photos diverses de paysages de Bretagne et d'ailleurs, vidéos, sélection d'articles parus dans des journaux et magazines. Revue de presse.remy.peignard@orange.fr

Ostréiculture à Locmariaquer

 

La presqu'ile de Locmariaquer compte 40 producteurs d'huitres             



Avec la grande marée, les parc à huitres de Locmariaquer se découvrent, c'est l'occasion de faire connaissance avec la profession et de rencontrer les ostréiculteurs. L'un d'entre eux dans le métier depuis bien des années s'est prêté au jeu et nous a acceuilli pour présenter son métier. le paysage à marée basse est magnifique, c'est après avoir fait au moins un kilomètre à pied sur la grève en piétinant le goémon que l'on arrive dans les parc. Il ya deux façon de produire l'huitre, celle qui est semée à la volée et celle qui est couchée dans des sacs. Les deux méthodes donnent des produits différents et un travail toujours aussi fatiguant. Toute l'année les ostréiculteurs sont à pied d'oeuvre, l'été sous le soleil, l'hiver dans le froid. A Locmariaquer la quarantaine de producteurs développe un produit de qualité. De temps en temps on trouve encore de l'huitre plate, la plus ancienne.

                                             Histoire de l'huitre

Les coquillages font parti des premiers délices de nos ancêtres. Ils ont même constitué leurs premiers bijoux, leur première vaisselle ainsi que leurs premières monnaies?Ils sont consommés depuis toujours. Ils étaient alors ramassés sur les littoraux comme on le fait toujours d'ailleurs à l'occasion de fructueuses pêches à pied. Les Grecs faisaient grand cas des huîtres. Ils les cuisaient avec du miel et se servaient de leurs coquilles comme bulletin de vote. De là vient le terme d'ostracisme : action d'exclure, de rejeter, de bannir. La sentence était prononcée par un vote public à " coquille levée ". Les Romains en étaient également particulièrement friands et les faisaient venir de loin : Corse, Provence, Gironde, Normandie, Bretagne?Ils consommaient même les coquilles pillées en guise d'aphrodisiaque. Très tôt ils mirent au point des techniques de culture : recueil du naissain, engraissement, affinage? Il semble que les chinois avaient aussi développé de tels procédés. Au Moyen Age et sous l'Ancien Régime, les mollusques étaient toujours très appréciés. L'exploitation se limitait aux gisements naturels qui formaient des suites de bancs ininterrompus le long des côtes européennes. Puis les pêcheurs créèrent les premiers parcs à huîtres à Saint Vaast la Hougue, Etretat, Courseulles?Certains parcs, creusés à même la terre glaise, se couvraient d'algues vertes, les minuscules diatomées qui " verdissaient " la chair des mollusques. Pour faire face à la demande, la pêche devint de plus en plus désordonnée et intensive au point de ruiner littéralement les gisements naturels. En baie de Cancale, par exemple, la production passa de 97 millions d'huîtres en moyenne par an entre 1772 et 1775, à tout juste 1 million d'huîtres de 1799 à 1811. Le parlement de Bretagne dut en interdire l'exploitation en 1755. Malgré leurs renouvellements réguliers, ces interdits ne suffirent pas à endiguer la déchéance des bancs naturels. Des solutions de substitution s'imposaient donc. L'ostréiculture allait définitivement être mise au point. La situation évolua radicalement grâce au naturaliste Coste. Il avait observé en 1848 le fonctionnement du captage du naissain d'huître et son élevage au lac Fusaro en Italie. De son côté, de Bon, commissaire de la marine à St Servan, créait le premier collecteur de naissain et réussissait l'implantation de nouvelles huîtrières. Coste en profita pour affiner ses théories et en 1858 s'attaqua à la régénération des bancs de St Brieuc. L'engouement se répandit sur l'ensemble des côtes françaises : étang de Thau, rade de Toulon, île de Ré, bassin d'Arcachon...Ces expériences échouèrent par manque de connaissances, de méthode et de moyens. Mais les premiers tâtonnements passés l'ostréiculture repartit sur de nouvelles bases à partir de 1870. Elle s'implanta alors durablement en baie du Mont St Michel, à Noirmoutier et à Arcachon? L'industrie huîtrière profita aussi de l'apparition de l'huître portugaise. Jusqu'en 1860 la seule espèce connue en France était l'huître plate (ostrea edulis). Pour repeupler les gisements le gouvernement autorisa l'importation d'huîtres étrangères à partir de 1857. C'est ainsi que les industriels se penchèrent sur les " ostrea angulata " ou " gryphea angulata " qui se trouvaient à l'embouchure du Tage. En 1868 un navire à vapeur chargé de ramener une cargaison d'huîtres à Arcachon se dérouta sur Bordeaux en raison d'une tempête. La cargaison s'échauffa rapidement et le capitaine dut se débarrasser en haute mer de cette cargaison encombrante et malodorante. Tous les mollusques n'étaient pas morts. Les survivants s'acclimatèrent et s'y reproduirent. L'huître creuse est plus robuste et plus prolifique que l'huître plate. Elle se répandit à partir de l'île de Ré en 1878, en Charente inférieure et en Vendée. Les ostréiculteurs bretons inquiets de cette progression obtinrent de l'administration en 1923 un décret qui interdisait l'introduction de l'huître portugaise au nord de la Vilaine. Mais en 1971, ce mollusque pourtant robuste fut victime d'une maladie venant d'Asie. Il fallut alors introduire une nouvelle espèce d'huîtres creuses du Japon : les gigas, plus résistantes et qui d'ailleurs s'acclimatèrent parfaitement sur nos côtes.

Aujourd'hui, la culture des coquillages connaît un magnifique développement et elle a pratiquement supplanté l'exploitation des gisements naturels. Cette expansion est d'ailleurs favorisée par le développement de la consommation.

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