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correspondant de presse photos et videos

Articles de presse écrits par Rémy Peignard, photos diverses de paysages de Bretagne et d'ailleurs, vidéos, sélection d'articles parus dans des journaux et magazines. Revue de presse.remy.peignard@orange.fr

témoignage des Burkinabées de chez Yves Rocher

Le combat des ex-ouvrières burkinabées d'Yves Rocher
C'est une belle histoire qu?est venue conter à Ploemeur, Tarra Nacanabo, présidente de l?association Kebayina de défense des droits des femmes du Burkina Faso. De celles du pot de terre contre le pot de fer. L?histoire des petites ouvrières burkinabées d?Yves Rocher qui ont fini par avoir gain de cause.
Il était une fois, à Ouagadougou , capitale du Burkina Faso, une usine où les mains de 133 ouvrières glissaient dans des sachets de produits de beauté, des petits papiers roulés. Les produits de beauté étaient ceux d'Yves Rocher, fabriqués à La Gacilly. Les petits papiers étaient des billets de tombola qui indiquaient si l'acheteuse occidentale des produits de beauté avait gagné un flacon de parfum gratuit. Au fil des années, les conditions de travail des ouvrières se sont dégradées. « Les ouvrières burkinabées travaillent sur des bancs très durs, n?ont pas le droit de parler, de rire, pendant les heures de travail et, parfois même, pas le droit d?aller satisfaire un besoin naturel », relate Tarra Nacanabo.
Une journée de salaire en moins
« À chaque incartade, une journée de salaire saute. Les heures supplémentaires ne sont pas, ou mal payées », c'est alors que les ouvrières entrent dans la lutte, font appel à la CGT burkinabé, à l'association Kebayina de défense des femmes du Burkina et à sa présidente Tarra Nacanabo. Laquelle alerte les associations du réseau solidarité en France. Yves Rocher prévenu envoie des experts, qui ne rencontrent que la direction et pas les ouvrière Résultat nul.
Licenciées sans indemnités
Jusqu’à ce matin de janvier 2005, où les ouvrières, arrivant à 7 h pour prendre leur travail, se voient signifier leur licenciement sans indemnités. Un autre combat s’engage alors, avec l’aide des associations de solidarité en France : campagnes de pétitions, de protestation, pour demander des indemnités de licenciement pour les ouvrières burkinabées. Devant le tollé, Yves Rocher cède et les « Gaciliennes », comme on les appelait à Ouagadougou, reçoivent 30 mois de salaire, au Smic local soit 45 € par mois. Grâce à ce petit pactole, les ouvrières ont pu monter leur petite affaire, ou encore tenir jusqu’à ce qu’elles retrouvent un travail dans une autre entreprise. La morale de l’histoire, c’est Tarra Nacanabo qui l’a délivrée, hier soir à Ploemeur : « Je voulais vous dire combien la solidarité internationale est importante. Sans la mobilisation en France, les Gaciliennes n’auraient rien eu. Il faut que les travailleurs du monde s’unissent, parce que ça marche ».
Sophie Paitier

 

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