7 Juin 2008
À l'initiative de ce coup de gueule, le comité d'action et de promotion de l'hôpital animée par des usagers et leur président Jean-François Guérin. « Samedi dernier, nous étions à Carhaix, rappelle-t-il. On a rejoint la coordination nationale qui défend nos petits hôpitaux de région. Trois actions ont été décidées : une opération « mairies fermées » aujourd'hui ; une action « Bretagne bloquée », mardi 10 juin ; et une manifestation régionale à Rennes, vendredi 20. » Contact a donc été pris avec les 55 communes du Pays : « Même si c'était précipité, cela semble un succès. »
De fait, les élus ont bien relayé le message pour protéger leur hôpital psychiatrique. Une trentaine de mairies ont gardé porte close. « On a fermé. On ne répond pas au téléphone, relate le président de la communauté de communes du Pays de Redon et maire de Saint-Nicolas, Jean-Louis Fougère. C'est une manière de sensibiliser la population à ce qui se passe. À quoi bon avoir un territoire comme le nôtre, avec un riche tissu économique, s'il faut faire 80 bornes pour avoir des services médicaux. »
« Un peu de démocratie sanitaire »
De son côté, Jean-François Mary, maire d'Allaire (Morbihan), dénonce aussi le revirement du directeur de l'Agence régionale d'hospitalisation (ARH), Antoine Perrin : « Il s'était engagé fin mars à maintenir les services de nuit si nous trouvions deux psychiatres pour Redon. On les a trouvés et maintenant il revient sur sa promesse. »
Une attitude malheureusement « classique », selon Jean-François Guérin, qui s'insurge contre « ces mesures de technocrates hors sol. L'ARH fait des pseudo-concertations, mais les décisions sont déjà prises au niveau national de fermer tous les petits hôpitaux. Alors, partout, à Concarneau, Landerneau, Lannion, Guingamp, Paimpol... on fait traîner le recrutement et après on ferme en disant qu'il n'y a plus de médecins. »
Jean-François Guérin sonne donc le tocsin : « Il faut que les élus s'emparent partout de ce problème. » Et de réclamer « un peu de démocratie sanitaire : qu'on consulte les patients, le personnel, les élus... Nous ne sommes pas contre des évolutions, mais à condition de faire ensemble le bilan des problèmes avant les décisions. »
Le comité d'action et de promotion de l'hôpital prévoit une autre action à Redon, mardi, à 18 h 30, en face de la mairie. « Nous appelons la population à se joindre à nous. »
Yann-Armel HUET.