20 Octobre 2008
Un Cid pas trop pressé d'arriver mais avec du coeur à revendre dès qu'il s'agit de chanter. Avec leurs carnets de chants, impossible de les arrêter, ces marcheurs-là. Des plus petits, en porte-bébé, jusqu'aux anciens avec leur bâton de marche, ils ont, presque tous, donné de la voix pendant plus de trois heures.
« On prend page 15 », lance Pierrig Hercellin, un des « chefs » de choeur. Ce n'est pourtant pas la messe, cette balade dans la vallée d'Oust, même si elle rappelle aux anciens les cortèges de mariage. « Moi, ça me fait penser aux manifs. Je n'ai pas autant marché depuis le CPE », lâche une dame à sa voisine.
Dans les rangs, ça chante le rossignol, les filles que l'on attend, ou l'inverse, et même les turpitudes de la bourse reprises en chanson. « On invente tout le temps, on met des paroles sur les mélodies pour dire les choses avec humour », avoue Maurice Naël, un des chantous de Poliac.
Et quand le chemin monte, une chanson appropriée sort des gosiers pour rendre la pente plus douce. « En chantant, on oublie la fatigue », sourit Jean-Bernard Vighetti, maire de Peillac. Au milieu des feuilles mortes, tout un répertoire revit.
Bouillon et ridée
Une fois bouclés les 10 km, les jambes sont lourdes ? Même pas. Après un petit bouillon, les marcheurs se muent en danseurs pour une ridée d'honneur. Et cela va être comme ça tout l'après-midi sur la grande place de Peillac.
Entre les marchands de fruits d'automne, le pressoir à cidre, les stands de galettes et autres vendeurs de châtaignes, la musique donne à entendre ses airs les plus entraînants d'un bout à l'autre du village. Un bourg qui a fière allure : « En plus, depuis vendredi soir, les fils électriques sont enterrés. Sans poteaux, ça change la perspective », se félicite Jean-Bernard Vighetti.
C'est la fête au pays de Peillac, c'est aussi la fête du Pays de Redon, une semaine avant la Bogue et la Teillouse. Du soleil dans le ciel, des sourires sur les visages... Hier, tout le monde est reparti avec la banane. Pas un fruit d'automne, pour le coup.
Philippe MATHÉ.