les Glochos de Pontivy dans le Bordelais

Médoc. Les Glochos se paient un grand cru

« C’est la première fois que nous partons à l’étranger ! » ont lancé les Glochos, émus, samedi soir, au château de Brane-Cantenac (deuxième grand cru classé Margaux), dans le Médoc. Une première pour eux, après 20 ans de scène !

Quitter le Grand Ouest pour donner « un concert en live » dans l’un des plus prestigieux crus du Bordelais ne manquait pas de sel ! Si le vin s’exporte bien, les Glochos aussi. Le pari a été gagné. Témoin la « standing ovation » finale d’un public conquis. À l’invitation d’Isabelle Lurton, femme d’Henri, propriétaire du Brane-Cantenac - et dont le père a été président des viticulteurs du Bordelais -, les Glochos se sont déchaînés devant un parterre enthousiaste. « La venue du groupe étonne mon père ! Pour notre vin qui est associé à l’élégance et à la finesse, les Glochos provoquent, dans ce milieu du luxe où tout est policé », s’exclame Henri Lurton.

La rencontre de deux mondes différents

Isabelle n’est pas Bordelaise, mais Bretonne. Issue d’une vieille famille Costarmoricaine, les Corson, elle rappelle que son arrière-grand-père tenait une pharmacie à Saint-Brieuc. Et même si elle a beaucoup voyagé - son père est militaire -, les retours en Bretagne demeurent une obligation pour elle. Depuis une dizaine d’années, tous les étés, la famille Lurton met le cap sur Saint-Quay-Portrieux. C’est là que la Briochine d’origine découvre, lors de ses courses au supermarché, la fameuse boite de fromage avec le CD des Glochos.
« Le CD est toujours dans ma voiture. Quand je rentre de vacances, c’est une part de ma Bretagne qui me suit », confie Isabelle. En juillet dernier, la famille Lurton, au grand complet, assiste au concert des Glochos, à Morieux. « Depuis, nous sommes atteints de glochostériose », confie Henri Lurton. En invitant le groupe de Bretons, Isabelle a réussi son pari. Son côté irrationnel et volontaire a triomphé. Qui l’eut cru ? En main de maître, elle a orchestré « sa soirée ». Dans la salle de dégustation du château de Brane-Cantenac, le Gwen ha Du flottait, les billigs chauffaient, la « godinette » coulait, les galettes-saucisses « faisaient du bien par où ça glisse », et le cidre quimpérois du manoir du Kinkiz ravissait les palais bordelais ! Les Glochos, Bretons et fiers de l’être, n’ont pas flanché devant l’assemblée rassemblant quelques noms illustres du Bordelais. Ils n’ont pas raté leur entrée ! Spectateurs et humoristes ont fait corps : « Hé hé qui fait cap sur Tréboul. Aura d’la raie, aura d’la moule. Ho la/ho jusqu’au Pouldu. Au plus profond tirer la morue... », balançaient les rangs, unis au coude-à-coude. Les Glochos, sensibles à la belle Isabelle Lurton, lui ont offert, au cours de la soirée, veste et casquette, leur habit de scène !

Anne Fourmy