Festival Barocks à Dinan avec Taï Phong

« J'ai recruté Goldman, il avait 23 ans »

Le groupe Taï Phong, qui a révélé Jean-Jacques Goldman, se produitaux Baroks à Dinan. Interview de Khanh Maï, son leader.

Vous avez créé votre groupe en 1975. Peu après, Jean-Jacques Goldman vous a rejoint. Comment l'avez-vous rencontré ?
Le chanteur-guitariste qui nous accompagnait depuis un an venait de nous quitter pour rejoindre son ancien groupe de Californie. Il était urgent de le remplacer. Un ami connaissait bien Jean-Jacques, et l'a fait venir à l'une de nos répétitions. Il a fait un essai qui a été très concluant. On a tout de suite aimé sa voix et son style. Du haut de ses 23 ans, il avait une certaine expérience musicale puisqu'il jouait auparavant dans des groupes amateurs.

Quelles ont été les raisons de son départ?
A cette époque, Jean-Jacques s'intéressait de près aux chansons à texte en français alors que Taï Phong ne chante qu'en anglais. Et comme les cinq membres du groupe composaient des titres, tous ne pouvaient pas apparaître dans l'album, ce qui l'ennuyait beaucoup. Toutes ces raisons ont fait qu'il s'est éloigné de nous progressivement, en 1978, pour débuter une carrière en solo. Mais au début, cela n'a pas marché pour lui alors il a voulu réintégrer le groupe mais nous lui avions déjà trouvé un remplaçant en la personne de Michael Jones.Quelques années plus tard, nous avons réalisé un disque tous ensemble, c'est comme cela qu'ils se sont rencontrés. La carrière de Jean-Jacques s'est finalement développée, et Michael Jones l'a longtemps accompagné. En 1985, on s'est tous retrouvé lors d'une tournée de trois semaines au Zénith.

Jean-Jacques Goldman a réussi une grande carrière de chanteur. Comment avez-vous suivi son évolution en tant qu'artiste ?
Je suis content pour lui. Je me rappelle qu'à ses débuts avec nous, il avait  tellement le trac avant de monter sur scène Goldman qu'il en était malade, au point d'avoir de fortes nausées ! Quand je l'écoute encore aujourd'hui, je retrouve certaines similitudes musicales avec Taï Phong. Ce sont les mêmes inspirations. D'ailleurs, au festival Barock, nous chanterons quelques-unes de ses compositions et je suis persuadé que ses idoles sauront que c'est de lui.

Votre présence aux Barocks est assez inattendue...
Jouer dans un bar est une grande première pour nous. Généralement, on ne se produit que dans des salles de spectacle. On va revisiter nos plus grands tubes comme Sister Jane ainsi que des compositions inédites de notre album qui sortira cet été. Peut-être qu'un jour Michael Jones et Jean-Jacques Goldman nous ferait l'honneur de composer quelques titres ensemble. Michael est partant, mais Jean-Jacques ne sait pas. Depuis qu'il vit à Marseille, je le vois moins souvent. Mais sait-on jamais
Élodie MURGALÉ.• Pratique : Découvrez la programmation complète en cliquant ici.

Ouest-France