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correspondant de presse photos et videos

Articles de presse écrits par Rémy Peignard, photos diverses de paysages de Bretagne et d'ailleurs, vidéos, sélection d'articles parus dans des journaux et magazines. Revue de presse.remy.peignard@orange.fr

Trente ans après, Redon se souvient de sa JP 4

Jérôme Danaire, organisateur du rallye, avec Marie-Annick Terrienne, propriétaire d'une JP 4 depuis les années 80 : « Quand je prends la voiture, les gens viennent me poser des questions, les enfants adorent, les Anglais veulent en acheter une. » Et la résidente d'Avessac tient à soutenir la réputation de la voiture : « Ce n'est pas un 4x4, mais ça va partout. » Jérôme Danaire, organisateur du rallye, avec Marie-Annick Terrienne, propriétaire d'une JP 4 depuis les années 80 : « Quand je prends la voiture, les gens viennent me poser des questions, les enfants adorent, les Anglais veulent en acheter une. » Et la résidente d'Avessac tient à soutenir la réputation de la voiture : « Ce n'est pas un 4x4, mais ça va partout. »

Ses aficionados se rassemblent samedi à Redon, son berceau. La JP 4, c'est la voiture sportive et ludique sortie d'un atelier redonnais, dans les années 80. La 4 L rigolote suscite toujours un vrai culte.

L'histoire

 

Comme la tarte Tatin, elle est née d'un accident. « Un carton », à Nantes, en 1979. Une dame grille un feu rouge, et la 4 L de Patrick Faucher se retrouve sur le toit. « La carrosserie était fichue », se souvient-il. Bonne pour la casse, la 4 L ? C'était sans compter sur l'ingéniosité de ce passionné d'automobile.

Patrick récupère l'épave pour en faire un véhicule de plein air. Son copain Gérald Mailliard voit le résultat. « On dirait une baignoire. Tu devrais la raccourcir », suggère le dessinateur en architecture. Patrick Faucher réduit le châssis de 27 cm, et transforme la R 4 en décapotable. La JP 4 est née. Et elle a de la gueule.

JP 4 ? Pour « Jeep » et « 4 L », bien sûr ! Les deux compères la tiennent, leur voiture « ludique ». Eté 80 : c'est le test, lors de vacances en Corse. « On s'arrêtait, il y avait un attroupement », sourit Gérald Mailliard. Les « deux gamins sans expérience », plaquent leur boulot pour fonder leur société. Car Système, pour Construction automobile redonnaise. À Patrick la carrosserie et la mécanique, à Gérald le design.

Une version... en Majorette

En 1981, les deux pères de la JP 4 installent leur atelier aux anciennes usines Garnier, dans le quartier du port. La chambre de commerce met le local à leur disposition, gratuitement. Dans un premier temps, il ne s'agit que de transformer de banales 4 L. « Certains avaient compris la combine, et nous amenaient de vraies ruines », rigole encore Patrick Faucher. La mécanique de la R 4 est « boostée », son look complètement refait, avec des sièges baquets « un rien frimeurs ». Ils sont seize, à l'époque, à travailler à l'atelier redonnais.

Au culot, les deux concepteurs contactent le rédacteur en chef d'Auto-Journal, André Costa, ponte de la presse spécialisée. Il s'emballe, et donne un gros coup de pouce pour l'homologation. La JP 4 se taille une réputation, au point que Majorette en crée une version miniature.

En 1983, Car Système fait faillite. « Nous n'étions pas des gestionnaires, nous avions les mains dans le cambouis », admet Gérald Mailliard. Une coopérative reprend la production. Après un second dépôt de bilan, les deux pères de la JP 4 s'éloignent définitivement.

En 1986, Yves Rousteau reprend l'affaire. Coup de bol : une commande de 600 véhicules venue de Renault Italie. La voiture est homologuée au niveau européen. Car Système Style emploie alors 60 personnes.

Mais la success-story s'arrête-là. Car à l'atelier de la Croix-des-Marins, on ne transforme plus les R 4, on fabrique un véhicule à partir du châssis. Une opération moins rentable : la R 4, quoique populaire, est en fin de vie. L'aventure s'arrête définitivement en 1989. Au total, 2 500 véhicules auront été produits à Redon.

Près de trente ans après, la JP 4 a encore ses adeptes. Ils se réunissent samedi, pour un rallye symbolique. Ils viennent du Pays de Redon, de Lorient, Paris, Clermont-Ferrand. Des anciens de Car Système seront là, les pères de la voiture aussi. L'hommage méritait d'être marqué. C'est la première fois que l'on produisait une voiture à Redon. Et elle est devenue culte...

 

 

Jérôme HERVÉ.
Ouest-France
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