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correspondant de presse photos et videos

Articles de presse écrits par Rémy Peignard, photos diverses de paysages de Bretagne et d'ailleurs, vidéos, sélection d'articles parus dans des journaux et magazines. Revue de presse.remy.peignard@orange.fr

Les musiciens préfèrent Internet

Des centaines d'internautes dans la communauté Myspace

Myspace ? C'est un site où chacun peut mettre ses photos, sa musique, ses idées... De nombreux Rennais ont ouvert leur page. État des lieux.

Les musiciens ont été les premiers à y faire leur nid. Prenons Montgomery, un groupe rennais qui a le vent en poupe. Après deux ou trois clics sur le site Myspace.com (« mon espace », en français), il n'est pas bien compliqué de les repérer. En haut à droite de l'écran, on peut immédiatement écouter « Jeremy », leur tube du moment. Puis consulter, juste en dessous, leurs prochaines dates de concerts à travers la France. À côté, s'étale une longue liste des messages laissés par les « amis » du groupe. Certains sont très perso : « Je serai à l'Antipode vendredi, on s'y voit · » D'autres tiennent du clin d'oeil. Et au fil de la descente, des centaines d'autres internautes signalent leurs propres concerts, mettent une photo, ajoutent juste un commentaire, etc.

Comme une carte de visite

À chaque fois, on peut cliquer sur la photo de celui qui est entré dans la discussion et la balade devient sans fin. Aujourd'hui, il y aurait à peu près 140 millions d'utilisateurs de Myspace dans le monde et près de 220 000 inscriptions nouvelles par jour. Les Rennais y sont de plain-pied. Chez les nombreux artistes ou les moins de vingt-cinq ans, on se donne son adresse Myspace comme on se file une carte de visite. C'est peut-être la promesse d'un prochain échange, d'une discussion, d'un rendez-vous... La facilité avec laquelle chacun peut créer et personnaliser sa page Myspace, la maniabilité du site et son système de parrainages d'amis expliquent l'ampleur du phénomène. « Le caractère ludique de Myspace et le fait que toutes les informations soient regroupées sur une seule page en fait un outil très interactif, moins compliqué qu'un site internet traditionnel », estime Gaétan Naël, programmateur du festival de musiques électroniques rennais Elektroni [K].

Cette histoire est née dans la tête de deux jeunes Américains, Tom Anderson et Chris DeWolfe (1). Ils lancent Myspace en juillet 2003. Très vite, les musiciens s'en servent comme une vitrine planétaire : ils peuvent y exposer leurs compositions au monde entier sans passer par une maison de disque ou un producteur. Pour certains, le site a été un véritable tremplin vers la célébrité. Arctic Monkeys et Lily Allen, aujourd'hui mondialement connus, ont ainsi été « découverts » sur Myspace. Sans atteindre ces sommets, à Rennes, de nombreux artistes se font aussi des centaines « d'amis » à travers le monde. « Je me suis inscrite l'an dernier, raconte Hélène, Mistress Bomb H à la scène. J'ai pu y mettre à la fois ce que je fais en gravure ou en musique et j'y ai fait des rencontres. Par exemple, je chante avec une copine sur le prochain disque de Chapi Chapo, un Finistérien rencontré sur Myspace. »

En quête de rencontres

Mais le site communautaire n'est pas seulement l'Eldorado des musiciens. Graphistes, ou internautes en quête de rencontres l'ont aussi investi et profitent de ses multiples ressources. C'est le cas du festival Elektroni [K], qui a ouvert sa page en mars 2006. Il a ainsi pu découvrir de nombreux groupes. Surtout, certaines demandes insolites lui parviennent régulièrement. « La semaine dernière, un mannequin nous a contactés pour figurer sur la prochaine affiche du festival, dit Gaétan Naël. Un architecte et un scénographe nous ont aussi envoyé des messages. »

Mais certaines mises en garde s'imposent. Le Jardin moderne alerte, par exemple, les nombreux groupes qui répètent dans ses locaux. « En affichant ou en publiant un contenu sur Myspace [...], l'utilisateur autorise implicitement le site à utiliser, céder, modifier, couper, compiler ses titres ou images, sans lui verser un seul dollar. » Les spécialistes conseillent donc de ne pas laisser de versions définitives des morceaux.

(1) Source : « Nous sommes jeunes, nous sommes fiers », de Benoît Sabatier, Ed. Hachette Littératures.

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